KYRNET : La Corse sur le net | Corti, capitale paoline |
Petite
ville de 6000 habitants, Corti a joué un rôle important dans l'histoire
de l'île. Jouissant d'une situation géographique centrale, à mi chemin
entre Ajacciu et Bastia, elle fut choisie comme capitale de la Corse
indépendante de 1755 à 1769. La Corse indépendante
(1755-1769) Pascal
Paoli, fils de Hyacinthe, l'un des chefs de la révolte de 1729, avait
fait ses études en Italie, connaissait les philosophes de son temps,
appréciait la doctrine du despotisme éclairé. En 1755, il débarque en
Corse et est choisi en juillet comme général en chef, pour une guerre
contre Gênes, qui doit conduire à l'indépendance.
Ayant choisi Corti comme capitale, il fait approuver une Constitution démocratique : Une Consulte, élue au suffrage universel, est l'organe souverain. Elle désigne et contrôle le "général" (le chef d'Etat), les chefs militaires, les administrateurs, vote les lois et le budget. L'exécutif appartient au général, qui préside un Conseil d'État de neuf membres. Les tribunaux sont hiérarchisés. Paoli entreprend une œuvre de rénovation économique. Il fait assécher les marais, construire des routes, prospecter mines et carrières. Il crée le port d'Isula Rossa, pour concurrencer Calvi aux mains des Génois, et se donne une marine de commerce sur laquelle flotte le drapeau national à tête de maure. Une Monnaie frappe des pièces d'argent et de bronze. Il fonde en 1765 à Corti une université ouverte à des étudiants boursiers. Une imprimerie publie un journal officiel et des ouvrages de polémique. Plan de la ville |
Ces réalisations, conformes à l'esprit des philosophes, provoquent l'admiration
des contemporains et incitent Jean Jacques Rousseau à proposer à Paoli
un projet de constitution.
Sur le plan militaire, Paoli crée une force permanente de deux régiments à côté des milices entretenues par les communes. Il commence à former une marine de guerre. Gênes, inquiète pour ses dernières places fortes, fait appel à la France, qui redoute pour sa part que Paoli ne fasse appel aux Anglais. Paoli, maître de la presque totalité d'une île dont l'indépendance a été proclamée, refuse de reconnaître l'autorité génoise et entend traiter directement avec le roi de France du sort de la Corse. Par le traité de Versailles, signé entre la France et Gênes le 15 mai 1768. Gênes cède à la France ses droits sur la Corse comme gage provisoire de la dette qu'elle a contractée antérieurement, quitte pour elle à les recouvrer quand elle pourra rembourser cette dette. En droit donc, la cession n'est pas définitive. Mais Gênes ne pourra jamais rembourser. Gênes a donc vendu la Corse à la France pour 2 millions de livres. Voltaire écrivit à ce sujet : "Il restait à savoir si les hommes ont le droit de vendre d'autres hommes..." Paoli n'a pas accepté le traité, pour lequel la nation corse n'a pas été consultée ; l'assemblée décide la guerre contre la France. Cette guerre, à laquelle participe Charles Bonaparte, secrétaire de Paoli, est dure mais courte ; la faiblesse des forces de Paoli, l'importance du parti français conduisent au désastre de Ponte-Novu le 9 mai 1769, après lequel Paoli s'embarque en juin sur un navire britannique pour l'Angleterre, dont le roi lui versera une pension. A visiter : Le Musée de la Corse, au coeur de la Citadelle, témoigne de l'attachemnt des Corses à leur culture, leurs coutumes et leurs traditions. Son but est de conserver la mémoire de la société corse en ouvrant l'île tant sur l'extérieur que sur l'avenir. Le fonds régional d'art contemporain réunit les acquisitions d'art contemporains de la région corse. Le Musée d'art et d'histoire abrite une collection de peintures italiennes léguée à la ville par Joseph Bonaparte. Site officiel de la Mairie de Corti Blason de Corti |
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